Dater quand on est trans

Honnêtement, ce n'est pas toujours évident. J'ai eu la chance d'avoir une copine pendant quelques années qui acceptait entièrement que je sois trans. Je me doute qu'il y a d'autres personnes, quelque part, qui auront la même ouverture. Mais le fait de rencontrer des gens, pour plusieurs personnes trans, c'est anxiogène. 

Il y a la fameuse question du moment où tu dois révéler que tu es trans. Est-ce que tu le mets d'emblée sur ton profil Tinder? Est-ce que tu en parles par textos avant de rencontrer la personne? Est-ce que tu attends après la première date? 

Peu importe l'approche privilégiée, on s'expose toujours aux calls awkward. Sérieusement, en tant qu'homme trans, me fait dire que ma date potentielle est "ouverte" car elle a "toujours voulu essayer avec une fille" c'est un gros turn off. Genre...je ne suis pas une fille. Et ce n'est pas parce que mes organes génitaux n'ont pas la même configuration que ceux des hommes cisgenres que je suis une femme pour autant. 

Il y a tellement d'approches différentes : certaines personnes posent énormément de questions sur ma transition, sur ce que j'ai ou pas... D'autre n'en parle pratiquement jamais. C'est au point de se demander s'illes s'en souviennent. Un n'est pas nécessairement préférable à l'autre, il n'y a pas de recette magique. Il faut s'adapter à chaque situation... 

Arrivera, un jour je l'espère, le moment où j'aurai des rapprochements physiques avec une partenaire potentielle. Ce moment-là, il m'angoisse un peu. Comment la personne va réagir à cette configuration particulière? Au fait que pour qu'il y ait pénétration il faut une prothèse? Au look hybride de mon entrejambe?

C'est idiot, ça m'ajoute un frein de plus auprès des partenaires potentielles. Déjà que le dating, c'est stressant, que je ne sais jamais trop comment agir...bah avec cet aspect qui s'ajoute, je dois avouer que ce n'est rien pour aider. 

J'ose encore rêver d'amour. D'amour acceptant ma réalité. D'amour avec une passion semblable à celle qui unit Tessa Virtue et Scott Moir quand illes patinent ensemble sous les exclamations quasi-orgasmiques d'Alan Goldberg. Je veux dévorer ma dulcinée du regard et qu'elle me le retourne avec autant de passion.