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Montée de lait sur l'hétéronormativiré et la cisnormativité dans le monde du sport

Cette année, j'ai rejoint une ligue de hockey cosom amateure pour le plaisir. D'entrée de jeu, avant-même de m'inscrire, j'ai dit n'avoir jamais joué, et ne pas être intéressé si c'était une ligue avec contacts. Évidemment, je suis le plus poche de mon équipe. Je m'en fous pas mal. Je suis là pour le plaisir.Mais le plaisir, il n'y est pas vraiment. Ça commence par un stress intense chaque fois que je suis dans le vestiaire. Stress qu'un des mes coéquipiers remarque que mes boxers ne sont vides là où ils ne devraient pas l'être. Ça continue sur le jeu, où en plus des orgueils mal placé de certains joueurs tant dans mon équipe que dans les autres, tu te fais chialer dessus dès que tu fais une erreur. Et c'est encore pire quand les commentaires sont constamment à connotations sexuelles.

"Mets-y de la vigueur (en parlant de mon tir) comme quand tu te bats le boeuf (que j'ai compris être une référence à la masturbation)"... "criss grow some balls dude"... "fais pas ta fillette"... "ma mère shoot plus fort que toi"... "guys on est en train de se faire défoncer le cul"... "criss de faggot le fucking arbitre/adversaire/coéquipier"...

Moi, je suis là, à jouer pour le "plaisir", et à entendre tout ça. Je suis là avec mon sticker "Allié.e.s" de la Fondation Émergence sur mon casque. Je reste dans mon coin pour ne pas attirer l'attention sur moi. Je veux juste jouer.

Aujourd'hui, je n'y ai pas pensé, j'avais ma gourde de Fierté Montréal avec moi. Un coéquipier l'a remarquée, alors qu'il était justement en train de me dire de ne pas avoir peur d'aller dans les coins et de batailler pour la balle, qu'il sait que j'ai peur d'avoir mal (what non!?!?! Pas peur d'avoir mal, je jour juste sans contact comme c'était supposé être!) mais "no pain no gain"... il me demande j'ai pogné ma bouteille où.

Son regard sur moi change. Lui qui me parlait ben pénard en boxers enfile ses pantalons rapidement. Je lui dis que c'est là que je travaille. Il semble vouloir clarifier que c'est bien ce à quoi il pense. Je lui dis que c'est le festival en août qui célèbre la diversité sexuelle et de genres. "La parade gaie?" qu'il me demande, incertain. "Oui entre autre" que je réponds, n'ayant pas envie de m'étendre sur le sujet dans un milieu que je sais fermé où je me sais minoritaire. Il semble pas sûr, me dit "bah vis tes rêves "...

Je suis parti, j'étais déjà sur mon départ quand il a commencé à me parler. Mais ça me laisse un peu beaucoup perplexe. Comme si tous les hommes qui travaillaient pour Fierté sont nécessairement des hommes cis gays. Et comme si ce serait un problème si c'était le cas.

Je suis un homme trans hétéroflexible. Est-ce que ça change quelque chose, après 5 mois de hockey, si mes coéquipiers l'apprennent? Ça ne devrait rien changer. On devrait s'en foutre comme de la couleur de mes yeux ou de mes boxers. Mais force est d'admettre qu'en 2018, s'identifier et être perçu comme homme et faire du sport, c'est encore et toujours s'exposer à l'hétéronormativiré et au cissexisme. Il reste maximum 5 semaines de jeu, selon comment on performe en séries. Honnêtement, j'en manque au moins 3 à cause de d'autres engagements. Mais je n'ai même plus le goût d'aller aux 2 autres...

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